Derniers jours paisibles a Nusa Lembongan et Sanur
Pour nos derniers jours, nous avions decide de passer un peu de temps sur Nusa Lembongan, une petite ile au large de la grande ile de Bali. Une ile vraiment petite effectivement, dont le tour en marchant se fait en une demi-journee. 4 jours, c’est un peu trop, mais c’est en tout cas mieux que d’attendre le depart dans la fremissante peninsule sud de Bali. Au programme, un peu de marche, un peu de baignade, beaucoup de lecture et des heures a regarder les vagues se fracasser sur la barriere de corail. Sympathique pour les derniers moments de ce voyage, meme si on a encore une fois constate que cette ile tranquille est en train, elle aussi, de prendre la tendance du tourisme un luxueux et laisse peu de place a la decouverte des vraies traditions balinaises. Dommage… En tout cas, pour l’instant, et en attendant la fin des nouvelles constructions de complexes, il est toujours possible de se balader dans les (2) villages de l’ile, la mangrove, et tomber sur l’une des nombreuses ceremonies religieuses organisees.
Nous nous trouvons desormais a Sanur, ou clairement nous attendons l’avion plus qu’autre chose, vu la proximite de l’aeroport avec la ville. Malgre son cote Cote d’Azur, Sanur n’est pas une ville desagreable pour le sud de Bali et avec quelques efforts, on trouve encore de petits warungs familiaux et des des hotels bon marche en plein centre. La plage n’est jamais loin, avec une promenade de bord de mer ideale pour s’eloigner du traffic automobile.
Impressions
Pour ce dernier article avant notre vol retour, nous avons voulu vous faire part de nos impressions personnelles sur cette annee de voyage.
Audrey: Cette annee a ete pour moi tres riche, en aventures, en rencontres, en emotions, en culture, en galeres, en paysages fabuleux,… Une annee dense qui n’aura pas entame mon enthousiame pour le voyage et la vie nomade, bien au contraire. J’ai beaucoup de mal a realiser qu’il va falloir reprendre une certaine routine, en sachant que pas grand chose n’aura change chez nous pendant notre absence. Je me sens triste d’en finir et aurais envie que ca ne s’arrete pas ou de repartir vite. Un des aspects positifs du voyage, c’est qu’en allant a la rencontre des autres, on en apprend beaucoup, et encore plus sur soi-meme. En ce qui me concerne, le passage dans les pays bouddhistes a ete particulierement formateur. Chez eux, il faut apprendre a controler ses nerfs, essayer de ne pas s’enerver et ne pas perdre la face, ce qui n’est pas mon fort. Notre itineraire m’a egalement malheureusement prouve que les mauvais cotes du mode de vie occidental sont en train de ronger les cultures traditionnelles et je me pose toujours plus de questions sur l’avenir de ce monde qui s’uniformise aux depens de l’environnement. Un seul regret: ne pas avoir pu faire partager certains moments a des proches.
Benoit:
Ce que j’ai appris durant ce voyage :
que la terre semble bien ronde (un dernier vol de la chine vers la France devrait confirmer cette impression),
que voyager c’est loin d’être complique, a condition d’avoir un peu d’imagination pour faire face a certains problèmes (notons que si on a beaucoup d’imagination, on peut se passer de voyager)
que l’on trouve les raisons du départ une fois en voyage, notamment quand on a mis un océan entre nous et ceux qui nous disaient que voyager c’est inutile, voire dangereux pour notre carrière, blablabla,
que le monde est quand même d’une diversité inouïe, la nature, les cultures,
que cependant il s’uniformise avec des standards occidentaux qui ne sont pas vraiment ce que l’occident a produit de meilleur, planète Apple strabucks, Kfc,
que la plupart des asiatiques et des latinos qui utilisent ces produits s’achètent avant tout un statut social et ne le font pas par goût,
que néanmoins cette standardisation a pour effet de réduire la taille du monde, on peut être très loin de ses amis facebook sans pour autant les voir moins vu qu’on ne les voit jamais,
que fort heureusement même avec tout beaucoup de cultures restent très éloignées de la notre, le dépaysement, la relativisation et l’échange sont toujours une joyeuse récompense pour le voyageur curieux,
que du coup, quand on se déplace on ne s’ennuie pas,
que a quelques heures du retour je me sens assagi, heureux d’avoir vécu un an de voyage et content de rentrer avec cette richesse.
The End
Apres une annee entre Salvador (Bresil) et Bali, on tenait a remercier la ville d’Amiens, ses habitants, son climat, elle nous a grandement aide a partir en nous garantissant qu’en la quittant un an rien n’aurait change a notre retour.
Voyager au long cours ça reste accessible presque a tous a condition de savoir faire des choix (pas que financiers, mais quand même) et surtout de s’y tenir.
On vous le recommande, c’est vraiment grisant de pouvoir réaliser un rêve de cette taille. Chaque jour. Pendant une année.
Surtout ne pas s’arrêter par des faux obstacles, des justifications saugrenues au regard d’une vie, on s’est bien rendu compte que la peur est le sentiment qui gangrène notre société.
Une fois en chemin, la route défile sans trop d’embûches, en tout cas moins qu’a la maison. Et puis on les oublie vite ces petits problèmes, chaque jour étant une nouvelle aventure, l’excitation est sans cesse renouvelée.
Néanmoins, voir le monde comme il va ce n’est pas voir la vie en rose.
Nous ne sommes plus dans un monde angoisse comme en Europe , les gens sont plus chaleureux… Cependant la misere est bien la et la justice sociale parait bien exotique sous le soleil.
C’est d’autant plus criant qu’on a pu vivre dans des sociétés deux vitesses, avec un fosse béant entre les plus riches et les plus pauvres. Ce a quoi il faut ajouter le développement planétaire du tourisme de masse. Des blancs dans des hôtels de luxes a cotes de bidonville. Des habitants de bidonville qui s’achètent le même téléphone que le blanc au détriment de leurs bien être de base… Effet pervers du tourisme.
A l’inverse mais dans la meme logique , il y a aussi d’autre sources d’agacement, un prix pour les bancs, un pour les locaux pour le même kilo d’orange…tous les occidentaux n’ont pas les mêmes revenus, c’est difficile a expliquer parfois.
Enfin, la question de l’environnement, un véritable carnage. Pillage des ressources, déchets, problèmes de répartition. Très navrant. Nous voulions voyager sans avion, ça devient de plus en plus difficile.
Bon, nous espérons que tous les changements que le voyage aura opéré en nous auront un impact positif sur notre vie en France. On aimerait bien valoriser et restituer les connaissances ainsi l’énergie positive accumulée…pour éventuellement préparer un autre voyage.