En musique

Voici un rapide panorama des univers musicaux que nous avons pu rencontrer lors de notre voyage. Souvent subis à longueur de journée et parfois adoptés jusqu’à se surprendre a les siffloter, la plupart de ces morceaux sont des tubes dans leurs pays respectifs voir au-delà et peut-être en France (mais ça on n’en sait rien).

Au Brésil, successivement du Forro , de la Samba, de la Bossa Nova et du Baile Funk dans les grosses voitures (mettez les basses a fond)

sinon souvent de la musique plus calme mais toujours brésilienne (on n’a pas entendu de tube américains)

Sorti du Brésil, il y a (hélas) une icône majeure en Amérique latine

Mais globalement à partir de l’Argentine on entre dans la zone infernale de la cumbia a longueur de temps

Au Chili on raffole également de bachata dominicaine notamment ce morceau

Enfin, les  argentins adorent ce tube brésilien

sinon, encore de la cumbia a fond, tout le temps…

En Bolivie, les rythmes changent un peu, place au femmes, et là c’est très « local »

L’Asie

ce truc, omniprésent. Aie.

Au Cambodge, ce morceau passe en boucle partout partout, (nous on aime bien le clip)

Au Vietnam, musique vietnamienne soporifique ou pop coréenne agaçante dans ce genre :

Au Laos, RAS ou un peu de musique thaï

En Thaïlande, de la guimauve ou du trémoussage, voici un florilège

RAS en Malaisie, hormis les indiens qui écoutent toujours a fond des films musicaux de Bollywood

En Indonésie, il y une espèce de pop très dynamique avec des percus indiennes, dont celle-ci, balinaise et assez représentative

Aujourd’hui, on écoute tout ça presque avec nostalgie alors que ça nous crevait souvent les tympans quand on était sur place. Bonne écoute!

Salvador Bali

Derniers jours paisibles a Nusa Lembongan et Sanur

Pour nos derniers jours, nous avions decide de passer un peu de temps sur Nusa Lembongan, une petite ile au large de la grande ile de Bali. Une ile vraiment petite effectivement, dont le tour en marchant se fait en une demi-journee. 4 jours, c’est un peu trop, mais c’est en tout cas mieux que d’attendre le depart dans la fremissante peninsule sud de Bali. Au programme, un peu de marche, un peu de baignade, beaucoup de lecture et des heures a regarder les vagues se fracasser sur la barriere de corail. Sympathique pour les derniers moments de ce voyage, meme si on a encore une fois constate que cette ile tranquille est en train, elle aussi, de prendre la tendance du tourisme un luxueux et laisse peu de place a la decouverte des vraies traditions balinaises. Dommage… En tout cas, pour l’instant, et en attendant la fin des nouvelles constructions de complexes, il est toujours possible de se balader dans les (2) villages de l’ile, la mangrove, et tomber sur l’une des nombreuses ceremonies religieuses organisees.

Nous nous trouvons desormais a Sanur, ou clairement nous attendons l’avion plus qu’autre chose, vu la proximite de l’aeroport avec la ville. Malgre son cote Cote d’Azur, Sanur n’est pas une ville desagreable pour le sud de Bali et avec quelques efforts, on trouve encore de petits warungs familiaux et des des hotels bon marche en plein centre. La plage n’est jamais loin, avec une promenade de bord de mer ideale pour s’eloigner du traffic automobile.

Impressions

Pour ce dernier article avant notre vol retour, nous avons voulu vous faire part de nos impressions personnelles sur cette annee de voyage.

AudreyCette annee a ete pour moi tres riche, en aventures, en rencontres, en emotions, en culture, en galeres, en paysages fabuleux,… Une annee dense qui n’aura pas entame mon enthousiame pour le voyage et la vie nomade, bien au contraire. J’ai beaucoup de mal a realiser qu’il va falloir reprendre une certaine routine, en sachant que pas grand chose n’aura change chez nous pendant notre absence.  Je me sens triste d’en finir et aurais envie que ca ne s’arrete pas ou de repartir vite. Un des aspects positifs du voyage, c’est qu’en allant a la rencontre des autres, on en apprend beaucoup, et encore plus sur soi-meme. En ce qui me concerne, le passage dans les pays bouddhistes a ete particulierement formateur. Chez eux, il faut apprendre a controler ses nerfs, essayer de ne pas s’enerver et ne pas perdre la face, ce qui n’est pas mon fort. Notre itineraire m’a egalement malheureusement prouve que les mauvais cotes du mode de vie occidental sont en train de ronger  les cultures traditionnelles et je me pose toujours plus de questions sur l’avenir de ce monde qui s’uniformise aux depens de l’environnement. Un seul regret: ne pas avoir pu faire partager certains moments a des proches. 

Benoit:

Ce que j’ai appris durant ce voyage :

que la terre semble bien ronde (un dernier vol de la chine vers la France devrait confirmer cette impression),
que voyager c’est loin d’être complique, a condition d’avoir un peu d’imagination pour faire face a certains problèmes (notons que si on a beaucoup d’imagination, on peut se passer de voyager)
que l’on trouve les raisons du départ une fois en voyage, notamment quand on a mis un océan entre nous et ceux qui nous disaient que voyager c’est inutile, voire dangereux pour notre carrière, blablabla,
que le monde est quand même d’une diversité inouïe, la nature, les cultures,
que cependant il s’uniformise avec des standards occidentaux qui ne sont pas vraiment ce que l’occident a produit de meilleur, planète Apple strabucks, Kfc,
que la plupart des asiatiques et des latinos qui utilisent ces produits s’achètent avant tout un statut social et ne le font pas par goût,
que néanmoins cette standardisation a pour effet de réduire la taille du monde, on peut être très loin de ses amis facebook sans pour autant les voir moins vu qu’on ne les voit jamais,
que fort heureusement même avec tout beaucoup de cultures restent très éloignées de la notre, le dépaysement, la relativisation et l’échange sont toujours une joyeuse récompense pour le voyageur curieux,
que du coup, quand on se déplace on ne s’ennuie pas,
que a quelques heures du retour je me sens assagi, heureux d’avoir vécu un an de voyage et content de rentrer avec cette richesse.

The End

Apres une annee entre Salvador (Bresil) et Bali, on tenait a remercier la ville d’Amiens, ses habitants, son climat, elle nous a grandement aide a partir en nous garantissant qu’en la quittant un an rien n’aurait change a notre retour.

Voyager au long cours ça reste accessible presque a tous a condition de savoir faire des choix (pas que financiers, mais quand même) et surtout de s’y tenir.
On vous le recommande, c’est vraiment grisant de pouvoir réaliser un rêve de cette taille. Chaque jour. Pendant une année.
Surtout ne pas s’arrêter par des faux obstacles, des justifications saugrenues au regard d’une vie, on s’est bien rendu compte que la peur est le sentiment qui gangrène notre société.
Une fois en chemin, la route défile sans trop d’embûches, en tout cas moins qu’a la maison. Et puis on les oublie vite ces petits problèmes, chaque jour étant une nouvelle aventure, l’excitation est sans cesse renouvelée.

Néanmoins, voir le monde comme il va ce n’est pas voir la vie en rose.

Nous ne sommes plus dans un monde angoisse comme en Europe , les gens sont plus chaleureux… Cependant la misere est bien la et la justice sociale parait bien exotique sous le soleil.

C’est d’autant plus criant qu’on a pu vivre dans des sociétés deux vitesses, avec un fosse béant entre les plus riches et les plus pauvres. Ce a quoi il faut ajouter le développement planétaire du tourisme de masse. Des blancs dans des hôtels de luxes a cotes de bidonville. Des habitants de bidonville qui s’achètent le même téléphone que le blanc au détriment de leurs bien être de base… Effet pervers du tourisme.

A l’inverse mais dans la meme logique , il y a aussi d’autre sources d’agacement, un prix pour les bancs, un pour les locaux pour le même kilo d’orange…tous  les occidentaux n’ont pas les mêmes revenus, c’est difficile a expliquer parfois.

Enfin, la question de l’environnement, un véritable carnage. Pillage des ressources, déchets, problèmes de répartition. Très navrant. Nous voulions voyager sans avion, ça devient de plus en plus difficile.

Bon, nous espérons que tous les changements que le voyage aura opéré en nous auront un impact positif sur notre vie en France. On aimerait bien valoriser et restituer les connaissances ainsi l’énergie positive accumulée…pour éventuellement préparer un autre voyage.

Bali c’est balo

Nous ne serons restes a Java que 2 semaines finalement. La déception procurée par les javanais et les attrape-nigots touristiques sont évidemment en cause dans ce choix de nous rendre plus rapidement que prévu a Bali.

 

Heureusement, nous resterons sur 2 images positives de Java: le volcan Bromo et le plateau Ijen. Deux endroits magnifiques ou l’activité souterraine a dessine le paysage d’une façon majestueuse: volcanique pour le Bromo et sulfurique pour Ijen. Pour atteindre ces deux destinations, nous avons encore une fois profite du train qui est vraiment un moyen de transport idéal pour une île comme Java (beaucoup de kilomètres et beaucoup de bouchons). Par contre, pour terminer le trajet, difficile d’échapper aux minibus (appelés aussi Angkots a Java), qui a chaque fois essayent de rajouter quelques milliers de roupies aux prix réels pour les touristes.

Pour monter aux sommets de Bromo et d’Ijen, il faut impérativement se lever tôt. Comme la plupart des volcans, a partir de 9h c’est les nuages garantis. Alors que pour le volcan Bromo nous avons pu grimper a notre rythme en nous levant a une heure décente et en évitant les nombreux groupes de touristes qui font des tours en jeep. Au plateau Ijen, nous n’avons pas eu le choix et il a fallu être prêts a 1h du matin pour pouvoir prendre un transport (une nuit blanche en d’autres termes). Malgré l’affluence, les vues sont magiques et l’ambiance unique. Quelques photos qui se passent de commentaires…

Bromo

Ijen

Après ces dernières émotions javanaises, direction Bali donc. Encore une destination qui divise. Certains détestent, certains adorent, mais une chose est sure, elle ne laisse personne indiffèrent. Pour traverser le petit bras de mer qui sépare Bali et Java, il ne faut qu’une petite heure. La différence culturelle des l’arrivée nous frappe de plein fouet. Bali possède une architecture bien particulière, a taille humaine (il est interdit de batir au dela de la hauteur d’un cocotier), les habitants sont hindouistes et les temples sont partout, les routes sont très encombrées et la mer n’est jamais très loin. Par contre, les transports sont dignes de ceux de Sumatra… bringuebalants… Nous passons 4h presses l’un contre l’autre et contre nos sacs a piquer a moitie du nez après la nuit blanche passée a Ijen, mais nous avons quand même les yeux suffisamment ouverts pour nous apercevoir que l’île est sublime et on comprend rapidement pourquoi elle a un tel succès.

Complètement HS, nous posons nos sacs 1 nuit pile en face de la gare routière d’Ubung a Denpasar, n’ayant pas la force de pousser jusqu’à Ubud le même jour. Le lendemain, après d’âpres négociations en compagnie d’autres touristes outres des prix affliges aux occidentaux, nous prenons un bemo (minibus en français, oplet pour Sumatra et angkot pour Java) pour nous rendre a Ubud. La, nous avions décidé qu’ils était temps de nous poser quelques jours histoire de récupérer en visitant un endroit sympa. Et nous n’avons pas été déçus! L’accueil balinais a été largement au-dessus de nos attentes. Ici, il faut certes débourser 10 euros pour une chambre de base (contre 4 a Sumatra et plutôt 8 a Java), mais le standard est bien au-delà de ce que l’on a pu connaître sur les 2 autres îles indonésiennes. En plus, Ubud est plein de surprises et il est facile de s’éloigner du centre hyper-touristique pour découvrir la campagne environnante.

Voulant tout de même découvrir autre chose que de gros centres touristiques, nous décidons de louer une moto pour quelques jours itinérants. Malheureusement, ici ce n’est pas si simple qu’en Thailande, un permis de conduire international est obligatoire ou sinon c’est bakchich aux policiers pour éviter la grosse amende. On ne voulait pas d’ennuis, on a déjà donne dans la police… Après quelques brefs instants de réflexions et un regard, on se dit que finalement on peut aussi le faire en vélo, que ça évite les ennuis et que ça permet de voyager plus lentement pour vraiment apprécier les paysages. Des le lendemain, nous affrontons directement la route du Gunung Batur, 30 kms de route pour 1100m de dénivelée et une soif intarissable. Mais le résultat nous a laisse babas. Le Gunung Batur est un volcan qui se situe dans un double cratère et est borde d’un lac bleute. Une pure merveille. On est contents d’avoir fourni l’effort, en plus le poste de contrôle ou on est censés acheter les billets d’entrée nous laisse passer gratis! Sans doute a cause de la grimpette… ou ils nous prennent peut-être pour des fous…

 

Quoiqu’il en soit, nous avons évolué a notre rythme pendant 7 jours de cette façon et encore une fois, Bali ne nous a fait que des cadeaux. Nous avons eu droit a de sublimes vues sous le soleil et rencontres des gens sympas pas encore pollues par le tourisme. La Bali rural, ça existe aussi si on s’en donne la peine. Notre boucle nous a permis de voir 3 des plus belles montagnes de l’île, la cote nord, les plages de l’est et les rizières d’altitude. Toujours sous le regard éberlué des locaux qui ont du mal a comprendre et nous répètent que l’on est « forts ». On ne va pas les contredire, ça flatte un peu l’ego. Pour ce qui est des petites reparations et de la restauration, pas la peine de se charger en pompe et provisions, on trouve tout au bord de la route.

De retour a Ubud, il ne nous reste maintenant « que » 10 jours ici mais ce seront aussi les 10 derniers jours de notre voyage. Nous passerons encore 3 jours a Ubud pour savourer sa délicieuse culture et pour finir quelques jours au large, sur Nusa Lembongan pour profiter des derniers instants. C’est l’heure du bilan, du tri des vêtements, de l’achat de souvenirs, des projections sur l’avenir, des angoisses et attentes du retour, des parents qui s’impatientent,…bref, on reviendra plus tard sur les considérations philosophiques engendrées par le voyage. En attendant, on vous laisse sur quelques photos.

Bali …

En dansant la javanaise

Java mieux

L’ile de Java est tres differente de Sumatra, c’est un peu plus developpe et surtout beaucoup plus peuplee. Les javanais ont plus l’habitude de frequenter les occidentaux parait-il. Neamoins ce ne fut pas le cas lors de nos deux premieres etapes ponctuees de « hello mister » et de rires moqueurs. On s’y fait, parfois. Les routes ici sont en tres bon etat, mais sans cesse congestionnees, ce qui rend les durees de transport aussi longues qu’a Sumatra pour les memes distances finalement.

Nous avons donc ete a Bogor, une chambre chere et sale dans un quartier calme (parfois on prefere l’inverse) nous y accueille. C’est tout ce qu’on a pu trouver la nuit tombee la veille de la fete nationale. Le seul interet de Bogor reside dans son immense jardin botanique a peu pres bien entretenu mais manquant d’explications.

Quelques heures comprimes dans un bus et nous voila a Cibodas. Superbe endroit au pied de deux volcans mais ou une partie de la population de la capitale vient s’entasser le week-end emportant avec elle le bruit, les bus, les dechets, la pollution et l’agitation. Nous decouvrons egalement que l’acces au volcan est ferme a moins de payer rubis sur l’ongle un « guide ». Personne n’est en mesure de nous dire pourquoi le volcan ferme en aout, c’est comme ca a moins de payer. Apparement la fermeture annuelle permet la regeneration des ecosystemes. Nous n’irons pas au sommet, Seul reste ouvert l’acces a une cascade ou il faut bien entendu payer pour s’entasser avec les indonesiens en goguette. Non merci, la non plus nous n’irons pas, preferant le calme et la vue de notre chambre douillette (ca faisait longtemps que l’on en avait pas eu d’aussi confortable).

Un enchainement de 3 bus nous emmene a Bandung ou nous allons enfin beneficier d’un transport decent : un train. Et la, oh surprise, c’est plutot tres bien, bon marche, rapide, silencieux et confortable.

Le batik c’est fantastique

10h de bohneur ferroviaire trop vites passees nous emmenent a Jogyakarta a 3h du matin. Nous ne nous y arretons pas tout de suite, direction Borobudur encore a moitie en train de dormir. Ce sera d’ailleurs l’activite principale de la journee de notre arrivee… rester dans les bras de Morphee. Le manque de sommeil et le stress des derniers jours commence a se faire sentir sur nos corps qui reclament du repos. Oui, le voyage peut parfois s’averer fatiguant, particulierement apres plusieurs mois.

Borobudur est connu pour son temple mystique, datant du VIIeme siecle et franchement bien restaure. Ce temple a 3 etages decrit la vie de Bouddha depuis sa base, il faut lire en montant et dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’au sommet, cense representer le nirvana. Bon, ca ne vaut pas Angkor, mais on est contents d’avoir fait le detour et le lieu est tres sympatique.

Apres cette escapade culturelle, nous retournons sur Jogya ou nous resterons 3 jours. On attendait beaucoup de cette ville car tout le monde nous avait dit qu’elle etait jolie. Pas difficile de faire moins moche que les grandes villes indonesiennes ou nous avions ete auparavant de toute facon. Effectivement, Jogya est une ville agreable, pas trop vilaine, mais n’a pas un grand interet touristique sauf si on veut faire des emplettes de souvenirs. Ils sont donc la les occidentaux! C’est la premiere fois que nous tournons un peu en rond avant de trouver une chambre. On retrouve pleins de gros blonds en train de manger des pizzas, on avait perdu l’habitude… Heureusement, Jogya nous a permis de rencontrer un ami d’une de nos lectrices assidues qui se reconnaitra, Ping, avec qui nous avons passe de tres bons moments et qui nous a eclaire un peu plus sur la culture indonesienne.  L’Indonesie est decidemment un pays tres complexe, difficile a comprendre et dans lequel on ne sait plus ou donner de la tete des fois.

A notre grand bonheur, nous avons egalement pu assiter a un spectacle de danse et musique traditionnelles dans le palais du sultan de Joggya. Vraiment unique et envoutant!

Nous nous trouvons desormais a Solo apres une parenthese a la montagne de 2 jours pour admirer le Merapi et nous reposer un peu. Bientot, nous nous dirigerons vers le Bromo, un autre volcan mythique.  Mais en attendant, on va faire le plein de culture a Solo.

lectures…

On a commencé à voyager en lisant et on continue à lire en voyageant. Voici, a peu près, les livres qu’on a pu glaner en chemin au hasard des magasins de livres de seconde main et des bibliothèques d’échanges dans les hébergements:

Smoke on the water

Poursuite du voyage a Sumatra ou nous nous enfonçons dans le sud la ou personne ne parle anglais et ou on ressemble a des extraterrestres vu les regards plein de surprises mais néanmoins bieinveillants que nous lancent les locaux.

Mais avant cette plongee nous avons pu profiter du lac Toba, immense lac de cratère au milieu duquel se trouve l’île de Samosir ou nous avons séjourné. Endroit idyllique et propice au repos d’autant plus qu’il n’y a pas de mosquée, mais les bataks sont protestants et le font savoir comme les musulmans a grand renfort de sono a longueur de journée. Un petit trek de 2 jours pour traverser l’ile nous a fait comprendre que la marche a pied n’est definitivement pas le mode de transport prefere des asiatiques. En plus d’une carte approximative, nous n’avions que les indications fantaisistes des locaux pour avancer. Neanmoins, nous avons pu atteindre notre but et passer une nuit au calme chez l’habitant. Tout en partageant l’unique ampoule de la maison on a pu déguster un café du jardin, et constater, une fois de plus, que les producteurs de café ne roulent vraiment pas sur l’or.

2 jours plus tard, une nuit dans une voiture folle nous emmène 800 km plus au sud sur l’équateur. La aussi ce ne fut pas de tout repos. Buttikinggi est une ville de villegiature pour indonésiens qui viennent en masse fêter la fin du ramadan (Aid Elfitri). Résultat: des hotels complets et chers. Nous n’avons pu trouver une chambre que pour deux jours. Suffisamment pour voir la plus grosse fleur du monde, la Rafflesia, et d’énormes chauves-souris de la taille d’un chien. On a pu aussi se mêler aux festivités et se faire inviter au restaurant par une sympathique famille qui a longuement insiste pour payer nos plats (le partage fait partie des traditions). La région, dominee par deux volcans, est vraiment superbe mais nous devions partir faute de place en ville.

Le début des ennuis commence, dans l’ordre :

– un bus annule et retarde de 13h

– une solution de repli qui est censée nous amener a mi-chemin ou une correspondance nous attend, mais qui s’avère être le bus le plus pourri du monde et ou on a l’impression que le moteur est dans la cabine.

– des bouchons de plusieurs heures, tous les habitants de l’île sont en goguette, mais il y a peu de routes

– une correspondance ratée, nous nous retrouvons éjecté du bus a 4h du matin dans une ville ou personne ne parle anglais et ou tout le monde a une idée différente de l’emplacement du terminal de bus

– après 3h heures d’aide (le plus souvent intéressée) des locaux on se résout a demander conseil aux policiers  (gentils tant qu’ils ne sont pas grades). Resultat: alors qu’on nous invite a prendre le cafe pour attendre tranquillement le bus, des tas de personnes defilent devant nous pour nous poser des dizaines de fois les memes questions, une vraie enquete de police! (rappel: nous venions de passer une nuit blanche)

– le bus que nous voulions prendre passe finalement sous notre nez plein a craquer et on nous annonce qu’il faut attendre ailleurs un improbable bus beaucoup plus cher. Finalement, on se decide a rester une journee dans la ville, ne serait-ce que pour recuperer du sommeil perdu et eviter d’etre agresses tous les 5m

-le lendemain, on recupere un bus qui nous emmene a Kalianda, sur la cote de l’ocean indien. Selon le Lonely Planet, il s’agit d’une bonne base alternative pour aller voir le Krakatau.

– arrivee a Kalianda au petit matin, nous nous retrouvons dans un des seuls hotels de la ville qui n’a rien d’autre a offrir qu’une chambre pleine de moisi a la salle de bain mal lavee et sans douche ni lavabo. En plus, nous decouvrons que les tours pour observer le volcan sont hors-de-prix. Une enieme fois, nous changeons nos plans et restons un jour pour profiter quand meme de la magnifique cote qui borde Sumatra a cet endroit

En tout donc, 5 jours de galere qui a un peu mitige la bonne impression que nous avions eu dans le nord de Sumatra… Finalement, notre depart de l’ile se fera sans regret et avec beaucoup d’attentes sur Java, notamment en termes d’efficacite des transports. Le transfert a Bogor sur Java s’est effectivement tres bien passe, pas un seul temps d’attente entre les bus et le bateau, mais comme d’habitude il a fallu encore y consacrer la journee. Mais bref, nous sommes arrives a Java!!

Bye bye Malaisie et emotions en Indonesie

Ca y est, notre voyage en Malaisie s’est acheve. Nous avons passe nos 3 derniers jours sur la sympathique ile de Penang puis nous avons pris l’avion pour l’Indonesie. Oui, vous avez bien lu, nous avons pris l’avion; malgre tous nos efforts pour limiter notre impact environnemental le « progres » nous rattrape parfois… Il n’existe en effet plus de bateau depuis Penang pour aller a Sumatra, il faut partir du sud de la Malaisie pour avoir cette option qui ne permet d’ailleurs pas d’arriver directement au nord de Sumatra, alors que les principaux attraits touristiques se trouvent dans le nord. La grosse honte donc, ce fut le vol le plus court de notre vie: 30 mns. Sachant qu’il faut arriver minimum 1h avant a l’aeroport et que nous avons passe 3 heures dans la »navette » qui permet d’effectuer les 40 kms pour se rendre de l’aeroport au centre-ville de Medan, on se demande vraiment ou est le benefice a tous les points de vue.

L’ile de Penang, et plus precisement la ville de Georgetown et ses alentours, a donc ete notre derniere destination malaisienne. Classee patrimoine de l’humanite, Georgetown est bien plus seduisante et agreable que la plupart des villes malaisiennes, y compris Melacca. On y trouve un vrai Chinatown et un vrai Little India, plus tout un tas de batiments qui representent une bonne partie des religions du monde. Ainsi, en se baladant au gre des rues, on peut aussi bien tomber sur une procession hindouiste, qu’un defile bouddhiste ou des catholiques se rendant a la messe. Ce joyeux melting pot colore se ressent aussi dans la cuisine, ce qui nous a permis de faire le plein de saveurs avant notre destination suivante.

Penang, c’est aussi une ile qui a plutot un gout de continent. Reliee par un pont geant a la peninsule, on y trouve de tout et meme plus a prix aussi raisonnables que dans d’autres parties du pays. A part les petits villages et le coeur de ville de Georgetown, l’habitation verticale est la norme et on en oublie meme que la mer n’est pas loin.

Maintenant que nous avons quitte la Malaisie, un bilan s’impose.

Ce que nous avons aime:

-Les diversites du pays, culturelle, culinaire, des paysages. Le voyageur novice en quete d’exotisme y trouve un condense de l’Asie du sud-est (sans le cote inconfortable des pays voisins)

-La modernite. La Malaisie est un pays facile a voyager, les infrastructures sont de bonne qualite, les locaux ne sont pas insistants, les offices touristiques d’une redoutable efficacite.

-La nourriture : la aussi un condense de la cuisine asiatique. Des cuisines indienes aux cuisines chinoises en passant par la Thailande et la Malaisie bien sur.

Ce que nous avons moins aime:

-Les hotels bon marche pas si bon marche et toujours bruyants et/ou nuls.

-La suprematie de la voiture qui rend la vie du pieton infernable.

-La morosite des locaux, un individualisme qui se ressent, un consumerisme galopant, le succes des megamalls et des pick-ups, peu de sourires,…qui donnent un gout fade au pays, surtout quand on vient du nord.

-Des atteintes a l’environnement outrancieres entre les kilometres de plantations de palmiers a huile et d’heveas, des dechets qui jonchent les campagnes, l’utilisation de la voiture systematique pour se deplacer.

-La consideration de la femme tres reduite avec des priorites officieuses pour les hommes aux caisses, des wagons speciaux pour femmes dans les trains, des niqabs qui fleurissent alors que la Malaisie est censee pratiquer un islam modere.

-Une reelle segregation (des textes de lois existent) entre les malais et le reste de la population, y compris les indigenes qui etaient presents en Malaisie bien avant les malais.

L’arrivee en Indonesie a ete plutot decoiffante. En atterrissant dans un aeroport fraichement inaugure 2 jours plus tot a Medan, nous avons eu un mal fou a trouver le bon bus pour nous rendre en ville, bus qui a d’ailleurs mis 3h pour faire 40 kms a cause des bouchons et en plus nous avons decouvert dans le bus en discutant avec les autres passagers que nous n’avions finalement pas pris le bon. Finalement, tout s’est bien termine grace a la gentillesse des gens et malgre leur anglais approximatif. Notre petit hotel bon marche degote dans le quartier touristique aurait du nous assurer un repos bien merite mais, malheureusement pour nous, c’etait un jour special du Ramadan et nous n’avons quasiment pas pu dormir de la nuit entre les concerts devant la mosquee jusque tard dans la nuit et le muezzin qui s’est enflamme a partir de 4h30 du matin.

Des le lendemain, nous nous sommes rendu a Bukit Lawang, plus au nord, ou se trouve un parc national qui a pour particularite d’heberger une importante population d’orang-outans. Autrement dit, notre seule chance d’en voir de pres pendant ce voyage. Et nous n’avons pas ete decus! Normalement, ces animaux vivent dans la canopee des arbres mais ceux de Bukit Lawang sont plutot habitues aux humains et esperent des bananes donc viennent tres pres. Moments emouvants… On est heureux mais on se demande quand meme quelle part sauvage reste a ces cousins de la foret.

Actuellement, nous nous trouvons a Berastagi, au sud de Medan, ou hier nous avons effectue notre premiere ascension de volcan; le gunung Sibayak. La encore, le spectacle est magnifique etemouvant! Pour l’instant, les indonesiens et l’Indonesie nous enchantent.

Un train d’enfer

4 jours dans la jungle ce n’est pas trop pour bien s’impregner de son atmosphere, mais aussi pour salir et tremper toute sa garde robe qui bien evidemment ne sechera jamais. Le parc national de taman negara (taman negara ca veut dire parc national, repetition que meme les malais font) et les merveilles qu’il contient se meritent. Il faut d’abord se rendre au centre de la Malaisie au travers des plantations de palmier a huile (a perte de vue), puis prendre un bateau (ou un bus depuis qu’il y a une route, mais l’acces par la riviere est plus propice a l’immersion et au cote bout du monde), choisir son herbergement avec plus ou moins de moustiques et se nourrir uniquement dans des restaurants flottants qui immanquablement massacreront les standards culinaires asiatiques pour plus cher qu’ailleurs.

Le lendemain, nous nous rendons dans le parc pour une petite mise en jambe de 3 heures. La premiere heure, au milieu des familles de touristes s’effectue sur une passerelle en bois. Quand elle se termine les choses changent, plus de familles (ou alors egarees), de la boue et des sangsues. Plein de sangsues. Du genre qu’on ne trouve qu’en Asie, elles attendent au sol le corps tendu vers le haut et saisissent nos chaussures au passage, ensuite elles remontent discretement le long du pantalon, trouvent un carre de peau et boivent notre sang en nous injectant un puissant anti-coagulant au passage. On ne s’en apercoit en general que tard, car la morsure est indolore. Pour s’en debarasser il y a le sel ou la cigarette allumee. On preferera le sel, redoutable d’efficacite d’ailleurs, mais la moitie de la saliere y est passee. Ensuite le sang coule abondamment a cause de l’anti-coagulant. Heureusement nous avions un puissant repulsif qu’on avait achete en Australie, bourre de produits chimiques bien nocifs pour la sante. A se demander si parfois il ne vaut mieux pas les laisser faire leur vie vu que de toute facon elles ne vehiculent aucune maladie. Au finale Audrey a ete mordu plusieurs fois mais en a eu des dizaines sur ses vetements, et Benoit pas grand chose. La preuve que l’on est bien tous inegaux!

Le lendemain, depart pour un mini-trek de deux jours avec nuit dans un observatoire d’animaux. La jungle est vraiment belle, avec de gros arbres, des lianes, de la vegetation a tous les niveaux, les sons omnipresents et parfois inquietants. Nous ne verrons pas beaucoup d’animaux en marchant, des ecureuils, des singes, un cervide, pleins de lezards et de serpents, des insectes gigantesques. Nous ne verrons pas non plus beaucoup d’animaux la nuit dans le refuge, il pleuvait. Juste une mante religieuse qui nous a longtemps observe. Emouvant et sympathique insecte. Mais aussi de sympatiques rencontres avec d’autres touristes aussi fans de nature que nous. Et puis une arrivee hallucinante de 2 allemandes en mini-shorts 1h apres la tombee de la nuit qui ont prefere fumer devant le dortoir plutot que d’aller jeter un oeil a la plateforme d’observation.

Au final on s’est bien amuse dans cette foret qui est soi-disant la plus vieille du monde. C’est un milieu tres riche et on est bien contents de pas etre tombe nez-a-nez avec toute sa richesse du genre tigre ou python, mais c’est aussi un environnement incroyablement fatiguant du fait de la chaleur, de la boue partout et surtout de l’humidite. Ce voyage nous a definitivement appris a apprecier les douches.

Pour se reposer, une seule solution: une ile paradisiaque. Nous mettons le cap vers les iles Perhentian en empruntant le superbe train de la jungle. Depart 5h du matin, mais on nous dit d’etre la a 4h pour acheter les billets. Evidemment le guichet n’a jamais ouvert… grrrrr… et il a fallu demander gentiment au chef de gare de nous vendre un billet 10 mns avant l’arrivee du train pour ne pas avoir a payer une amende. Quel bonheur de reprendre le train apres tous ces kilometres en bus! Dommage que sur des kilometres encore, la jungle ait du ceder sa place aux plantations de palmiers a huile…

Nous passons donc 4 jous sur une plage presque uniquement accessible par bateau pour nous remettre de cette accumulation de fatigue. Un vrai bonheur. Le corail est a une brasse du bord, on peut plonger dans un veritable aquarium, l’eau est limpide et bleue comme a la piscine. Ces iles, ce sont un vrai paradis pour faire du PMT (palmes-masque-tube). Nous en avons egalement profite pour nous tester au kayak de mer bi-place qui nous a permis de nous rendre sur une autre plage isolee de reve, mais aussi de nous remuscler un peu les epaules entre les vagues et les courants qui font deriver.

Le temps des colonies

Une mosque aux influences variees reflet du melting pot a Malacca

La Malaisie n’a pas garde grand chose de son passe colonial british. Cependant, Melacca, a 2h de route au sud de Kuala Lumpur, est une ville qui a garde ces memoires du passe sur ses batiments, un passe successivement portugais, puis Hollandais, puis anglais et enfin malais, le tout avec une tres grosse communaute chinoise . Cette ville plutot jolie et agreable est classee patrimoine mondial de l’humanite. Malheureusement, comme tous les villes et villages malaisiens, la voiture y a une place predominante et il est souvent dangereux de se deplacer a pied (absence de trottoir par exemple meme dans le secteur classe). Rien a voir non plus avec d’autres villes classees que nous avons visite recemment comme Hoi An et Luang Prabang, bien mieux amenagees, et quand meme plus belles. Malgre tout, nous y sommes restes 3 jours pour nous poser un peu, faire quelques longueurs a la piscine, profiter d’une guesthouse franchement accueillante et flaner dans Chinatown. D’ailleurs, a la piscine, on ne rigole pas en Malaisie, c’est slip obligatoire pour les hommes et de preference maillot 1 piece pour les femmes.

Ferme de Yakapu, nous dormons a l’etage

Nous avons donc pu recharger les batteries avant un volontariat d’une semaine a Batu Arang, a l’est de Kulala Lumpur, ou nous nous trouvons encore en ecrivant ces quelques lignes. Ce village est compose majoritairement d’indiens Tamils avec une multitude de temples hindouistes en fete, plus des mosques, c’est le ramadan, tout cela nous offre un fond sonore vraiment depaysant.
The Lord’s garden est une ferme bio geree par une famille indienne fort desireuse de changer les choses. Ici, le travail est assez eprouvant mais au moins on a l’impression d’agir pour une bonne cause meme si les malaisiens  ne sont en general pas tres sensibles aux questions environnementales.
Le pere de famille parle egalement un tres bon anglais (ainsi que le tamil, le malaisien et le chinois mandarin), ce qui nous permet de vraiment echanger et de mieux comprendre la vie de ce pays. Sa femme, pendant ce temps, nous cuisine de bons petits plats indiens bio mais ne partage jamais la table avec nous… Le gros point noir, c’est notre chambre infestee de rats tres bruyants et farfouilleurs la nuit.

Samedi, nous reprenons la route pour aller explorer le parc national « Taman Negara » (en fait, ce parc n’a pas vraiment de non car Taman negara signifie parc national en malais) pour continuer dans la thematique bebetes qui reveillent la nuit.